gilles conan



dispersion - kunsthaus bregenz ( autriche )
installation éphémère / co-signature jean-marc bustamante / sponsor zumtobel staff
200 vasques polycarbonate - filtres de théâtre - lampes halogènes - câblages - câbles acier - programme génératif - extinction éclairage public de la place - consommation moyenne 500 w/h


du 29.01 au 26.03.2006, dispersion enveloppa les quatre côtés de la façade de la kunsthaus bregenz.
l’installation lumière fonctionnait de façon imbriquée avec l’épiderme de verre du bâtiment conçu par l’architecte peter zumthor.
 200 lampes au total, 50 pour chaque pan, suspendues dans la structure et réparties derrière les plaques de verre dépoli, transformaient la façade en une représentation abstraite aux motifs indistincts en constante modification pendant la nuit.

la plupart du temps, seulement quelques points s’allumaient et s’éteignaient lentement, animé chacun individuellment d’un tempo et d’une incandescence propres. de temps en temps, des petits flashs isolés venaient parasiter le rythme général changeant de la nébuleuse.
 en fonction de son intensité, la couleur de chaque lampe variait du rose rougeâtre au bleu violet en passant par le mauve offrant un camaïeu fluctuant à chaque respiration lumineuse dans le verre. ces modifications semblaient s’effectuer aléatoirement et on ne pouvait noter ou déceler de système logique.
 celle-ci dégageait une impression d’ensemble de grande vulnérabilité et donnait au bâtiment une espèce de vibrante tendresse, sourdement, comme au ralenti.
 plus ou moins tous les quarts d’heure, soudainement, deux côtés opposés ( ou toute la façade ) s’empourpraient à pleine puissance. c’était toujours un moment surprenant. diffusant, dispersant la lumière alentour, l’édifice embrasait silencieusement son environnement par la couleur.

cette illumination était alors perceptible de très loin, des villages voisins et des hauteurs des montagnes environnantes. 
les réflexions sur l’eau étaient particulièrement intéressantes, quand on se tenait de l’autre côté du lac de constance ou quand on approchait l’immeuble depuis le port.
 la population de bregenz, de la région du vorarlberg et les visiteurs du kub apprécièrent l’installation, peut-être du fait de sa délicatesse énigmatique liée à une tension sous-jacente. c’était le sujet de conversation de la ville et beaucoup aurait souhaité que l’installation soit pérenne.
dr rudolf sagmeister, commissaire des expositions, kunsthaus bregenz.