gilles conan



carrousel 154 - exposition tandem avec julio le parc - toulouse - france
lampes infrarouges - gradateurs - programme génératif - extinction du chauffage / cf vidéo
dimensions variables ( ici 1m20 de diamètre avec 18 lampes )



le médium formel structurant carrousel 154 se nomme une spinning wheel, roue cinétique du monde du numérique aux rotations répétées indiquant une tâche en cour, tout comme pour l'œuvre rollin' ( what goes up must come down ).
on la retrouve à l’allumage des ordinateurs apple, au chargement d’une vidéo sur you tube, sur certaines interfaces de pompe à essence, ... bref, elle a envahi au fil du temps notre espace visuelle, et parfois de façon presque subliminale.
dans l'espace clos de la galerie, les aspects cinétiques et phénoménologiques peuvent être plus aisément développés.
ainsi l’œil y est tout aussi moteur que le dispositif lui-même.
les réitérations successives impriment la rétine et peuvent amener une sensation de transe ou d’hypnose suivant l’observateur et son état cognitif , qui peut elle-même mener à des légères sensations de déséquilibre, de micro-vertiges.
il s’agit là d’envisager le cinétisme et son contemporanéité à l’heure du numérique, de transformer une animation en œuvre via des modulations expérimentées depuis des années en temps que plasticien et encore précédemment comme éclairagiste de danse contemporaine, où la lumière créée l’espace.
le programme semi-aléatoire, en permanente modification dans les vitesses et intensités, ce à la limite du perceptif, complète l’intention en mélangeant cognitivement le présent et l’induit, le percevable et le perçu, l’objectif et le subjectif.
dans le cas de cette création à croix-baragnon pour le tandem avec julio le parc, le choix fût porté sur des lampes infra-rouges, qui dégageaient de la chaleur à une distance proche et produisaient du son par résonance de leurs filaments à faible intensité. l’œuvre projetait sur le mur face à elle, les images cinématiques des ombres de l’escalier et des personnes entrant dans son champs, dans un mouvement perpétuel ( cf vidéo ).
l'emploi de lampes à incandescence, et non pas de leds moins énergivores, positionnait une volonté de ne pas aller contre le travail de julio le parc engagé dans les années 60 avec ces matériaux et utiliser au maximum leurs qualités plastiques, qui sont supérieures à celles des leds. il formulait dans le même temps une réponse à edf, qui avait décliné de soutenir l'exposition pour des raisons 'écologiquement correctes'.
la balance énergétique fût donc équilibrée, cette fois, en récupérant l'énergie dispensée par les lampes pour chauffer le lieu d'exposition et en éteignant donc le chauffage en conséquence.