gilles conan

loglo ( rr ) - fanstamagoria - + si affinité - fiac / néons usagés – gradateurs – programme  / 110 x 120 cm


logo ( rr ) fût implanté sur 
un support en placo, dans la salle de réception du château du vergnet coupée en deux pour l’occasion par une cloison en placo et dont les portes fenêtres étaient occultées, pour créer ‘le noir’, par des plaques en placo.
les visiteurs rentraient par groupes réduits, après quelques minutes passées dans une antichambre pour les préparer à la pénombre et à la fraicheur de la pièce de monstration.
loglo( rr ) était constitué de deux néons symétriques imbriqués. 
ces deux morceaux de lettres ( en l’occurrence deux parties de r ) provenaient de l’oeuvre de mario nanucchi présentée sur la façade de l’usine hydro-électrique de l’edf bazacle à toulouse, lors du printemps de septembre 2009.
 tous les autres éléments de cette installation, qui rayonnait 'coming from nowhere, going from nowhere', avaient été détruits, sur site,
au démontage. 
quelques mois plus tard, du 7 janvier au 21 mars 2010, rollin’ ( what goes up must come down )’ prit forme rotatoire sur la même façade de ce bâtiment 
en bord de garonne.
 le printemps de septembre se déroulant principalement en octobre, 'coming from nowhere ...' avait précédé de quelques mois ce projet, pourtant impulsé en amont.
 à l’instar du pont des catalans, situé dans la champ de vison du bazacle, 'coming ... ' consommait 10kw/h.
 pour rollin’, qui consommait 300w/h , le pont fût éteint.
à l’instar d’antoine perrot qui a réalisé 'moi aussi, j’ai fait une oeuvre en néon', je pourrais énoncer : moi, je n’ai pas fait mon œuvre en néon.
ancien éclairagiste, habitué à cacher ces sources, je n’étais jusqu’alors interdit l’usage de ce matériau ... par choix ‘préservatif’, par inadéquation avec les environnements phénoménologiques à créer, à cause de la fragilité et de la graduabilité aléatoire du matériau, par influence de l’art cinétique et des artistes du ‘light and space’ et rejet d’une certaine facilité néonifiée.
cette antithèse témoignait donc 
d’un choix , mettant entre autres en jeu le recyclage.
 ce bleu électro bien souvent utilisé pour les enseignes, n’en était pas un.
loglo( rr ) s’apparentait à un amalgame gémellaire, à une enseigne, à un symbole de marque, à une aire de jeu, à un plan du château ( d’après les échos de visiteurs ) ... mais, plus que la forme, les phénomènes électriques et cognitifs faisaient œuvre. ici, l’aléa était introduit, non pas par le code informatique, mais par les réactions du matériau propres à certaines intensités et, par l’état perceptif et sensoriel du regardant.
la consommation électrique importante du néon était réduite par un rapport de 10 grâce à une programmation adéquate biphasée.
une période de longues phases d’allumages à très faibles intensités créait des vibrations lumineuses aléatoires des gaz emprisonnés, qui se dilataient et contractaient dans le verre. à la fois, éther électrifié et ectoplasme emprisonné.

l’autre phase, répétée plusieurs fois, intercalait de brefs allumages violents à forte intensité (1s) et laissait,
ensuite les visiteurs dans le noir (10s), face aux surimpressions successives créées par leur persistance rétinienne. la persistance phosphorescente statique du néon éteint venait s’ajouter et se confondre à ces perceptions fantasques aux mouvements et aux vivacités propres à chacun.
je suis un peu simple, je réponds 
au pied de la lettre. pour résumer, loglo( rr ) était le fantôme 
d’une œuvre qui permettait à chacun d’expérimenter ces fantômes.