gilles conan





rollin' ( what goes up must come down ) - usine hydroélectrique du bazacle - toulouse
leds - gradateurs - aluminium - plexiglas - câblages - programme semi-aléatoire par ordinateur
15 enseignes diamètre 1 m - diamètre total 9m
surcompensation énergétique par extinction du pont en aval ( rapport de 10 )
œuvre éphémère - programmation artilect - commande privée edf délégatiion midi-pyrénées -


le projet relève d'un déplacement du virtuel dans le champ du réel par le biais de pastilles lumineuses dans le contexte des réaménagements engagés in situ dans ce moulin séculaire de la garonne, devenu usine hydro-électrique en 1888, pour alimenter les candélabres toulousains.
le medium formel structurant, outre la lumière, se nomme une spinning wheel, roue animée popularisée par nombre de sites internet sous des formes diverses mais suivant un principe de fonctionnement dynamique et circonstancié identique de rotations réitérées jusqu'à la réalisation de la tâche en cours, nécessitant un laps de temps variable : chargement d'une page web, d'une vidéo, d’un pop-up, téléchargement ...
avec plus d’acuité que sa concurrente, la barre de progression linéaire, elle introduit résolument la notion de cycle. ainsi, l'exigence du signal est ici rattachée à une symbolique universelle qui par déplacement géographique, sur une centrale hydroélectrique en travaux, permet des glissements polysémiques susceptibles de faire naître de multiples interprétations et développements.
loin d’une projection égotique par luminosité tapageuse, l'intention visuelle ambitionne un rapport d’échelle, de dynamique et de pondération en action et une imprégnation optique, un piège rétinien, mais à ostentation muselée. les révolutions successives alternent à différentes cadences en une transes récurcive, tracée de façon arbitraire mais à la rythmique aléatoire se modifiant à la limite de la perception.
prophylactique, rollin’ se montre peu énergivore ( moins de 300 w ) , s’alimente directement à une source renouvelable ( aqua garumna ), occasionne une sur-compensation par extinction parcellaire d'éclairages urbains alentours ( les piles du pont des catalans en retrait ) et l’implication de divers acteurs institutionnels. par ces renversements pragmatiques, techniques et historiques, l’œuvre lumière obtient une visibilité optimale tout en atténuant sa luminance, et de fait, génère une économie plusieurs fois supérieure à sa consommation. œuvre de décroissance fugace vouée à la disparition par sa nature même pour laisser place, elle met en exergue l’ampleur du chaos environnemental global et tente une micro-contribution paradoxale face à l’emballement du mécanisme.